Discours lors de la cérémonie de présentation des cloches

Bienvenue à vous au sein de notre belle église Saint-Martin de Rinxent. Nous tenions à vous y convier pour un de ces évènements auquel le commun des mortels n’assiste généralement pas plus d’une fois dans sa vie. En effet, après la cérémonie de remontée du coq au haut du clocher, c’est aujourd’hui l’occasion de présenter à l’assemblée les 3 cloches restaurées du beffroi de l’église Saint Martin. 

Souvenez-vous le 3 septembre dernier, nous étions dehors et j’avais osé quelques calembours autour de la thématique du coq.

J’avais quelques idées pour ce matin, qui pourtant sonnaient bien, mais j’ai eu peur que Monsieur Renard viennent me sonner les cloches. Il est donc grand temps pour moi de sonner là le glas de mon humour. Même si, je le reconnais, cela me donne un peu le bourdon.

Bon, un peu de sérieux s’il vous plait, nous sommes en compagnie de Madame la sous préfète, que je remercie de sa présence. Madame la sous préfète, soyez-en rassurée, j’ai normalement bien compris le concept de la loi du 9 décembre 1905, concernant la séparation de l’Église et de l’État et qui proclame entre autre la liberté de conscience. Je respecterai donc bien évidemment le principe de laïcité.

J’ai un petit message à l’attention de Monsieur l’abbé Bizet. Je tiens à vous féliciter pour avoir osé monter à nos côtés tout en haut de l’échafaudage en septembre, afin d’aller réinstaller notre coq.
Alors, je tiens à être clair avec vous (et à vous rassurer) : il n’est pas prévu, à moins que réellement vous n’insistiez, de porter les cloches sur notre dos afin d’aller les réinstaller ensemble.

Revenons donc maintenant à notre église Saint-Martin et à son histoire.

Pour vous situer la construction de celle-ci, il faut savoir qu’elle succède à un édifice antérieur datant de la Renaissance. Elle s’inscrit aussi dans le contexte du XIXème siècle à la même époque où Victor Hugo publiait les Misérables en 1862, où s’érigeait la basilique de Boulogne sous l’impulsion entre autres de Monseigneur Haffreingue, où la séparation entre l’Eglise et l’Etat donc, n’avait pas encore eu lieu et où l’ère industrielle battait son plein. 

Ainsi, vers 1860, le constat est formel : l’église de Rinxent devient trop petite pour y accueillir les habitants. C’est en effet l’âge d’or des usines et la population connaît un fort accroissement sur la commune. L’abbé Guche, nommé sur la paroisse et disciple de Monseigneur Haffreingue dont il est très inspiré, voit alors l’occasion de développer un projet d’agrandissement du chœur de l’ancienne église, la construction d’un transept flanqué de 2 chapelles latérales et la construction d’un beffroi à 3 cloches en 1863. 

Si la réalisation de l’édifice revêt un caractère religieux, elle constitue également l’occasion de mobiliser maîtres verriers, ébénistes et artisans autour de l’architecte Debayser tout comme plusieurs familles de Rinxent dont le nom est indissociable du projet. Citons-là les maîtres de forge : Pinart, Caillot, Dewailly et Gilles mais aussi le châtelain de l’époque, Monsieur Louis de Rincquesen et le maire, Stanislas Marmin. Le projet de la nouvelle église révèle ainsi les talents d’un territoire local. 

Tout ceci a néanmoins un coût déjà en cette seconde moitié du dix-neuvième siècle. Inlassable « quêteur » au sens propre du terme, l’abbé Guche s’engagera jusqu’à son dernier souffle pour le financement et la concrétisation de son projet. L’église prendra assurément un nouveau visage mais connaîtra les affres de la 1ère Guerre Mondiale, nécessitant de nouveaux travaux, qui seront subventionnés au titre des dommages de guerre en 1920. Ainsi le beffroi (girouette incluse) et les vitraux de l’église Saint Martin devront être réparés et reconstitués pour la somme de 29.890 francs. 

Un siècle s’écoule entre ces travaux et le chantier de rénovation actuel dont la 2nde étape est célébrée aujourd’hui. Nous avons donc l’honneur de vous présenter les trois “bells” du jour : Louise Adilie, Julie Pauline et Marie Pauline. Après un petit bain de jouvence prodigués par les établissements Paschal de Wimereux, elles n’ont pas pris une ride et retrouveront bientôt leur habitat naturel au sein du beffroi. Toute la gamme musicale en “fa”, en “la” ou en “ut” retentira de nouveau bientôt sur la commune. 

Avant de conclure et puisqu’il n’est de belle réussite que lorsqu’elle est collective, je voudrais ici remercier : 

  • Les financeurs que sont l’Etat, la Région et le Département. Merci tout particulièrement à Madame la sous-préfète, Dominique Consille, d’être parmi nous aujourd’hui ;
  • La Directrice Générale des Services, Marie-Pierre DEGARDIN et son équipe, pour l’investissement sans faille et tout l’intérêt porté aux travaux du chantier de l’église ; 
  • Les divers corps de métier mobilisés pour la rénovation et plus particulièrement aujourd’hui les établissements Paschal pour la rénovation des campanaires ; 
  • L’association l’Etoile, avec Monsieur Renard et son équipe de bénévoles, soutien indéfectible du projet ;
  • Aux membres de mon équipe, avec qui, chaque jour, nous avançons dans la réalisation des projets communaux ;
  • À vous, Rinxentoises et Rinxentois, venus en nombre ce jour, pour célébrer cet évènement exceptionnel.

Avant de laisser la parole à Messieurs Renard et Paschal puis à Madame la sous préfète, je vous informe que Monsieur Paschal se tient à votre disposition pour répondre à vos questions au gré de vos déambulations autour de l’exposition photos du chantier de l’église. 

Je salue également Monsieur Mallevaës et son équipe enseignante, qui ont déjà pu venir admirer ces trois cloches avec les élèves de l’école primaire.

Enfin, sachez que la municipalité offre le verre de l’amitié en salle des mariages à la mairie. Nous nous retrouverons donc là-bas pour échanger et fêter cette nouvelle étape du projet. Par contre, et j’en suis sincèrement désolé, il n’est pas prévu d’aller se taper la cloche ensemble après.

Merci à vous.

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